Petits, à l’école ils sont tous deux enfants dits précoces ou enfants dits surdoués. Certains sont hyperactifs, d’autres sont isolés dans leur coin ! L’un comme l’autre sont dans un refoulement affectif émotionnel.
Le HPI par définition a un QI plus élevé que le HPE. Le HPI va devoir nourrir cette intelligence trop élevée, de ce fait il se trouve dans l’obligation, provisoire, d’étouffer son émotionnel.
Le HPE va tenter de cacher son ressenti, ses émotions, puisqu’il comprend que quelque chose est différent dans son cœur .
Tous deux vont grandir et c’est là qu’ils se séparent en deux groupes que je nomme HPI et HPE.
Le HPi, au QI très important, mémorise d’une autre façon que le HPE qui a une mémorisation plus visuelle. L’un va donc être un excellent élève et combler parents et professeurs tandis que notre HPE commence à s’ennuyer et s’appauvrir en classe.
Il est rêveur, s’il est incompris il devient nerveux et en colère.
Pendant ce temps le HPI se remplit de connaissance… son émotivité est belle et bien enfermée, bloquée, cimentée.
Ensuite tout va dépendre de leur environnement familial.
Les HPI sont souvent très bien acceptés, puisqu’ils sont de bons élèves, cela devient « flatteur » pour la famille.
Par contre, les HPE qui rêvassent en cours ou dérangent les cours ou n’assistent plus au cours… Ça fait franchement désordre dans le décor !
Trop souvent ils agacent les parents, alors parfois, l’ado formule une « envie de mourir ». Pour peu qu’un médecin entre en panique, c’est la peur du suicide , passage à l’acte et certaines familles en accord avec le médecin préfèrent voir leur enfant au chaud, interné dans un HP c’est à dire en Hôpital psychiatrique…
C’est scandaleux ! ( nous en reparlerons plus longuement).
Le HPI pendant ce temps se dirige vers les hautes études intellectuelles, sciences po… (mais ce n’est pas parce que l’on fait sciences po ou autres hautes études que l’on est en présence de HPI, nous en reparlerons aussi).
Les HPE acceptés par leur famille expriment leurs désirs artistiques et entrent dans les grandes écoles d’art, l’émotionnel est alors bien nourrît.
La créativité est en effet nourriture de l’émotionnel qui contrairement à ce que pense certaines personnes « ne se contrôle pas, ne se maitrise pas ».
Le HPI a fini ses brillantes études et peu à peu son émotionnel va commencer à se faire entendre…c’est là qu’il crie au secours …
Il trouve de l’aide et se remet en mode émotionnel et rejoint ses acolytes.
Ils sont maintenant bien dans leurs baskets. Les uns diplômés d’Harvard, les autres artistes !
Ils se retrouvent, ensemble dans l’échange de leur ressemblance …..
Là où tout avait commencer… à la maternelle.
Ceci n’est pas un but atteint , il est avec toute notre équipe, notre objectif.
HPi et HPe sont liés par leur tendance à refouler leur affectif émotionnel. Leur distinction s’affirme dès lors que le HPi lui va être submergé par son excès d’activité cérébrale, et va alors chercher à hydrater sa soif d’apprendre en se cultivant sans limite et sans frontière, alors que le HPe, lui, va être submergé par ses émotions, son hypersensibilité, qu’il va tenter en vain de maîtriser, car il est conscient qu’il est clairement différent du monde qui l’entoure.
Aux yeux de la société, les « surdoués » que l’on peut voir à travers les infos sont en fait des « HPi », reconnus, admirés… Et utilisés, exploités, car ils sont utiles et précieux pour l’Etat.
A l’inverse, si les HPe ne sont pas reconnus c’est parce qu’à la vue de l’Etat et des sociétés humaines en général, ils sont inutiles, voire même parfois un problème, ce sont des personnes qui sont « malades », dépressives et qui doivent être soigné en Psychiatrie.
Les HPi sont ceux qu’on appelle les « Surdoués » dans le langage courant, alors que les HPe, tapis dans l’ombre depuis toujours, sont en fait ces grands artistes incompris, qui ont trouvé le moyen d’exprimer leurs émotions à travers leur art. La musique, le dessin, la peinture, l’écriture, la sculpture… Je pense que tout HPe possède l’un de ces dons, l’un de ces talents artistiques, ce qui le distingue des intellectuels que sont les HPi.
Voila ce que j’en ai compris … Si j’ai bien compris la leçon chère Raymonde.
🙂
Je suis parfaitement d’accord avec vous, être HPE est une tare dans notre société.
Et que deviennent les HPE doués, talentueux qui pour autant ne seront jamais reconnus ?
Mais il ya egalement ceux qui sont » un peu les deux … » ce qui ne sont moyens en tout mais pas vraiment bon en quelque chose, qui font des études moins elever que les Hpi et moins artistiques que les Hpe … qui sont integrés et apprecier mais qui n’apprécie pas cette compagnie qui leurs semble incomplete et inutile … ce sont souvent ce que l’on oublie et qui essai de ce fondre dans la masse sans le dire, il se cache pour souffrir, nous les oublions trop souvent car ils ne sont ni vraiment artistes ni vraiment excellents socialement ni même scolairement alors on les laisse de côtés sans s’apercevoir de ce qu’ils peuvent nous apportés ….
Est-il possible de passer de HPI à HPE adolescent ?
Très bonne question ? (Que je me pose aussi).
Oui,très bonne question,ou peut-on être les deux ?
Un HPI qui refoule son émotivité va être rattrapé par elle et peut se révéler à ce moment-là HPE d’où nécessité souvent d’exprimer de façon vitale son côté artiste ,d’où un parcours peu compréhensible pour les autres ….
Si jamais on s’identifie HPI et son enfant HPE comment peut on gérer?
je me posais la même question, peut-on « devenir » plutôt HPE après avoir été plutôt HPI pendant 20 ans ?… Ce ne serait pas si dichotomique que ça… J’ai fait de longues et brillantes études, par goût d’apprendre et pour satisfaire mon insatiable curiosité, comprendre le monde, avoir des réponses. Il faut dire aussi que pour moi, c’était la seule échappatoire (si il y avait aussi le contact avec la nature), car j’étais pris dans une guerre nucléaire entre parents divorcés, vivant sous l’emprise d’une mère manipulatrice+++. Je préférais souvent être à l’école que chez moi. Je savais qu’il fallait que je me sorte de là et je pensais que c’était ma seule porte de sortie. Par la suite mes parents étant hors jeu, j’ai compris à 19 ans que j’étais homosexuel, et à 22 ans, que ma mère était manipulatrice. J’ai fait durer mes études le plus longtemps possible. J’étais sur des rails, et me suis retrouvé au travail, même si le travail en question serait considéré comme un très bon travail par la majorité des gens, j’ai eu l’impression de me dessécher, d’être exploité, et j’étais dans une angoisse permanente. En plus de problèmes de santé « de vieux » assez précoces (arthrose à 25 ans…) qui m’ont pas mal secoué et fait réfléchir sur la/ma vie. Bref époque de nombreux changements. A mes yeux je travaillais dans de mauvaises conditions, qui plus est dans un système scientifique de plus en plus absurde. Je ne voyais plus le sens de ce que je faisais. La perspective de passer le reste de ma vie scotché devant un ordinateur à faire des modèles mathématiques dont tout le monde se fout, enfermé entre 4 murs, pour augmenter mon « H index » ou faire plaisir à des financeurs cons comme leurs pieds, m’a carrément effrayé, alors que j’avais tout donné à mes études et n’avais pas assez vécu « au dehors ». J’avais besoin d’air, de voir d’autres choses. J’ai tout plaqué, depuis plusieurs années, je me cache, vis avec très peu, je n’ai pas envie d’être un docile rouage de ce monde capitaliste qui me donne des boutons. Je me suis créé une bulle de plus en plus large au sein de laquelle j’arrive à continuer. Je cultive mon jardin, j’élève des abeilles, je milite sur plusieurs fronts, je laisse libre cours à ma créativité devenue assez débordante, je vis entouré de gens. Mais je reste un marginal et n’arrive pas à rebondir sur le plan professionnel. Ce qui voudrait dire « y retourner », la compétition, l’économie de marché. Je me sens paralysé, totalement incapable de supporter l’angoisse inhérente au démarrage d’une activité, je me sens beaucoup trop instable… Alors je vivote et je continue à faire plein de choses sans me poser la question de combien ça rapporte. Et puis que dire face à un conseiller de Pôle Emploi, avec un CV pareil… -Je fais de l’apiculture et aussi de l’artisanat d’art, j’aimerais en vivre tout en restant secrétaire de deux associations. – Vous vous dispersez ça va pas du tout ! -J’ai pas de famille sur qui compter et j’ai aucun patrimoine. -Bon je vous mets à l’atelier CV obligatoire parce que votre CV est trop long. On vous l’a jamais dit ? Il doit tenir sur une seule page. Au suivant. [du vécu]. Pour vivre heureux, vivons cachés, mais avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, c’est encore pas la bonne solution. Ce qui est fou, c’est que je me sens bien plus utile à la société aujourd’hui que quand je bossais avec un salaire 4 fois supérieur à mes revenus actuels. En tous cas, au niveau des connaissances, je me sens assez rempli, même si je continue à apprendre tout autant qu’avant. Si je mourrais demain, je me dis que quand même, j’aurais déjà bien profité de mon court passage, donc quelque part, je sais que j’ai fait le bon choix. Mais le problème fondamental, je crois, c’est qu’à un moment donné, pour survivre dans ce monde il faut accepter de respecter les règles du jeu, il faut accepter de faire semblant. On fait tout le temps semblant, la plupart des gens qui m’entourent ne savent pas que je suis HP, mais aujourd’hui, j’ai moins à faire semblant que lorsque je bossais, parce que j’ai plus de temps pour moi, je ne me sens pas contraint au quotidien comme une tête de bétail. C’est épuisant de faire semblant 40h par semaine, de travailler avec des gens inefficaces, avec des règles absurdes et figées, pour des objectifs tout aussi aburdes. Mon frère, lui, clairement HPE depuis toujours, est un artiste absolu (mais SDF), il en veut au monde entier (il a des raisons) et il a profondément le sentiment de s’être trompé d’époque, il est persuadé qu’il aurait dû naître il y a 20000 ans. Je le comprends. Si tu avais un don pour la peinture, on ne t’aurait pas demandé d’être ouvrier à l’usine… Lui préfère être SDF et peindre sur des murs jusqu’à ce que mort s’ensuive. A Pôle Emploi, on appelle les gens comme nous des « philosophes ». Et ça n’est pas un compliment…
Pourquoi est-on tellement en souffrance?
Pensez-vous que des rencontres entre HP, et la naissance d’histoires d’amour pourraient vaincre cette solitude insupportable ? et redonner courage et confiance en soi ?
Oui je pense que l’amour ou la rencontre avec d’autres HP est une révélation quand on a compris qu’on en est et qu’ils en sont aussi
Que d’espoir alors….merci
Merci pour vos témoignages ! je me reconnais beaucoup en vous surtout « minute papillon » ! j’ai écris ma vie pour ma sophrologue et quand je lis votre prose je me retrouve exactement…. suis en pleine mutation professionnelle pour me sentir plus « utile ». J’ai été détectée il y a peu suite à la souffrance de ma fille. Donc du coup nous sommes deux… je pense HPE mais avec une ambiguité pour moi, je passe de HPE à HPI en fonction de ma vie. Dur dur tout de même de s’y retrouver mais au fur et à mesure des semaines qui s’écoulent et des forums que je visite, je commence à comprendre. J’ai à nouveau espoir de vivre enfin ma vie comme je le souhaite même si ça dérange ma famille…
Bien à vous
Minute Papillon, je suis toute émue de t’avoir lu – Merci
Oui merci Minute Papillon. Ce que tu vis comme ton frère me touche également. L’impression de voir ma famille comme bloquée sur son développement, mes collègues de travail, le monde qui m’entoure, tout cela fait que souvent j’ai envie de tout plaquer, aller m’isoler dans la nature, profiter d’une cascade, d’un panorama, du chant des oiseaux dans le silence murmurant d’un paysage. Et ce mur que j’ai construit année après année autour de ma sensibilité (vécue comme une inopportune sensiblerie…). Je me sens triste de ne plus parvenir à l’exprimer comme je refoule la moindre larme. Cette sensation de connaître toutes les lettres de l’alphabet et ne pouvoir écrire un mot… Et l’empathie qui en prend plein la tête dans un monde où elle est tantôt louée tantôt considérée comme une faiblesse.
Merci Raymonde pour votre aide!